artysneakerOn dit dans le monde de la chaussure que 2015 est l’année des Sneakers. Elles représentent cette année là 30% du marché de la chaussure, un record. Et moi, vendeuse à l’espace Soulier du Bon marché cet automne, je suis au premier plan de la success story. Dans le ring, où s’affrontent les souliers de designers pointus et les sneakers de marques de sport (ou plutôt « le Street »), c’est un franc 4 – 0 pour les baskets, laissant le traditionnel escarpin se rhabiller pour l’été. Les Stan Smith et les New Balance règnent dignement, Veja ou Zespa les suivent.

performancesneakerAh sacrée sneaker, on oublierait presque qu’elle a été créée pour la performance et la compétition. Elle ne s’est pas cantonnée aux terrains de jeux, elle s’est même hissée sur les rangs du luxe, parée de strass chez Dior ou vêtue de tweed au milieu des rayons du supermarché Coco Chanel en 2014. En 2015, elle s’affiche totalement démocratisée, avec un look mondialisé, séduisant tous les âges, tous les sexes. Les mères suivent leurs filles, le choix est impulsif, on parle d’un fétichisme.

sapeur congolais

C’est donc non sans amusement et curiosité que je suis allée voir la rétrospective « Sneaker, objet de désir » que lui dédiait le Crédit Municipal de Paris jusqu’à hier – Comment allait-elle me surprendre encore ? Rapidement j’apprends. Puma était l’œuvre de Rudolf et Adidas celle d’Adolf (de surnom Adi), deux frères brouillés héritant d’un savoir-faire novateur. Mon dictionnaire de la mode s’agrandit, c’est gagné. Au fil de l’exposition, l’Histoire se mêle au présent. Des artistes invités livrent leur propre interprétation de la basket,  où elle s’affranchit de ses codes universels pour adopter ceux d’un Japon (Basket-Geta) ou même d’une religion (tapis de prière).

créationsneaker Dans un esprit plus déjanté,  Adidas se laisse retravailler par le directeur artistique de la Maison Moschino, l’extravagant Jeremy Scott. Et là, dans le bouillon de couleurs et d’icônes populaires, la basket se sent pousser des ailes…

AdidasJeremyscottOupla, la voilà qui s’envole et se réapproprie la légèreté de celle qui à l’origine « Sneak-in »

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