Il suffisait d’atterrir sur la ligne 9 ou la 1 du métro la semaine dernière pour réaliser que c’était la Fashion Week de Paris. Un battement de cil et hop, l’œil ankylosé se réanime à la vision de la bottine un peu trop sophistiquée de la demoiselle du métro. Je me rapproche, et Ô que vois-je sur le calepin de cette dame, des mots qui résonnent beau dans ma tête, des « Roland Mouret » , « élégance », « it dress », épars sur le papier… Un bref coup d’œil sur la tablette pour voir qu’elle était en réalité… journaliste de mode. Elle s’arrêterait à Iéna, direction le Palais de Tokyo.Et voilà, la néophyte et son mirage empruntaient les mêmes couloirs pour se rendre à la sacro-sainte Fashion Week, L’une, armée de sa précieuse invitation serait dans les rangs, à décortiquer les tendances de demain. L’autre, équipée de son Reflex Nikon, se jetterait dans la horde aux abords à la quête du…Trésor de mode.
L’art du Street-Style, c’est justement de faire la photo de mode là où elle ne vous attend pas. Ne pas prendre celle qui t’est livrée sur un plateau d’argent pendant le défilé, so easy. La photo de streetstyle, c’est une ambiance qui transpire l’atmosphère du pavé, faite d’excitation, d’attente, de rôles. L’exercice est d’autant plus délicat qu’il ne faut pas se laisser duper par le look bien lissé, à la perfection inodore, ou par la modeuse Starifiée, ou encore par les attroupements de paparazzis qui laissent à croire que quelque chose se passe…
Assez bavassé, je vous livre mes semblants de pépites prises pendant ces instants de folie…
20 minutes, c’est le temps de lire son quotidien du matin mais c’est aussi celui du défilé, qui se traduit pour nous autres les mortels en une attente interminable. Et on rôde…
Passé et présent se rencontrent pendant le défilé, doux anachronisme de la mode…
Oui, la mode c’est du rêve. Des histoires, où les phrases sont les tissus, les adjectifs sont les couleurs, et la métaphore le look.
Trêve de poésie, le XXIe sièce, c’est Apps&Co. Lorsque nos amis les lookés se font surprendre par le PapaRazzo, ils font semblant de regarder leurs smartphones, pose giga tendance des années 2.0. Et nous, on a jamais eu autant de vie dans nos photos. Finalement je préfère le chien comme meilleur ami de l’Homme.
