Badaud: dont la curiosité est un peu naïve; (desuet). Niais qui admire tout, s’amuse à tout, qui est d’une curiosité frivole [1]. Flâneur qui passe son temps en regardant tout ce qui lui semble extraordinaire ou nouveau [2]. C’est aussi l’attitude que j’ai adopté pour m’insérer dans les rangs de la Fashion Week parisienne.
Rue de Rivoli ou place des Tuileries, et dans tous les hauts lieux de la capitale où la mode avait pris ses quartiers, je suis allée flâner et admirer. La rue, hier lieu anonyme, devient l’agora de la mode. On y croise tout le gratin. Moi, j’ai pris le rôle de l’amusée, mais engagée. Mon œil s’est transformé en radar pour saisir le beau qui se dissipait aux pourtours des shows. Comme si les podiums ne pouvaient contenir ce trop plein de style, qui s’échappe et se déverse jusqu’au dehors. Comme un badaud, je suis allée boire de son jus.
Cette saison, je me suis carrément incrustée, j’ai affiché une curiosité intrusive, volé quelques instants de liberté. Au delà de la photo porte-manteau, j’ai cherché à introduire un supplément d’âme dans mes photos: de l’histoire, de la personne, de l’émotion. Capturer des scènes, proposer un contexte. Et m’armer de patience, pour qu’enfin se révèle quelque chose devant moi.